Vision

Nous rêvons d’une école où le potager ne soit pas seulement un espace de culture de légumes, mais aussi un véritable lieu d’apprentissage vivant. Un endroit où les élèves apprennent avec leurs mains, leur tête et leur cœur. Le jardin devient alors une salle de classe à ciel ouvert, où les mathématiques, les sciences, la lecture et même l’art prennent racine dans le concret, dans le vivant.

Planter une graine devient un acte de patience, d’observation et de responsabilité. Observer la croissance d’une plante, comprendre le cycle des saisons, mesurer la pluie ou suivre l’évolution du sol : autant d’activités qui donnent du sens aux apprentissages scolaires.

Mais au-delà du savoir, le potager offre un espace de calme, de connexion à la nature, de travail d’équipe et de valorisation de soi. Pour plusieurs élèves, jardiner devient un moment de détente, une pause mentale dans le tourbillon de la journée. C’est un lieu d’équilibre, qui nourrit non seulement le corps grâce à des aliments sains, mais aussi l’esprit, en favorisant la pleine conscience, la fierté et le sentiment d’appartenance.

À travers le potager, nous cultivons bien plus que des légumes : nous cultivons la curiosité, la coopération, l’autonomie, et surtout, le respect de la nature et de soi.

Action

Il y a dix ans, des jardins en bois ont été installés, mais avec le temps, le bois a commencé à se détériorer à cause des intempéries et de l’usure naturelle. Cela a rendu nécessaire leur remplacement. Dans le cadre d’un projet de littératie financière, les élèves ont cherché à évaluer le coût de remplacement du bois. Ils ont découvert que le prix du bois dépassait les fonds disponibles et ont donc exploré des alternatives.

L’une des solutions qu’ils ont trouvées était l’utilisation de métal galvanisé. Après avoir mené une étude sur la durée de vie d’un jardin en métal galvanisé, ils ont conclu que c’était un choix judicieux, tant pour le budget que pour l’environnement. Le métal galvanisé est durable, résistant à la rouille et nécessite peu d’entretien, ce qui en fait un investissement à long terme, contrairement au bois qui peut nécessiter des réparations fréquentes ou un remplacement complet après quelques années.

En outre, cette alternative est plus écologique, car le métal peut être recyclé et présente moins d’impact environnemental à long terme que le bois, surtout lorsqu’il est coupé, traité avec des produits chimiques, et jeté après avoir atteint la fin de sa vie utile.

En résumé, l’adoption du métal galvanisé permet de respecter le budget de l’école, de prolonger la durée de vie du jardin, de limiter l’impact environnemental et d’offrir une solution plus durable.

Après avoir installé les jardins en métal galvanisé, un don généreux de compost usé provenant d’une ferme de champignons a permis d’enrichir le sol, ce qui est crucial pour favoriser la croissance des plantes. Grâce à ce compost, la terre est devenue plus fertile et prête à accueillir des graines de légumes.

Les élèves ont planté des graines de légumes, dont la récolte sera utilisée pour préparer des collations saines pour la communauté scolaire. C’est une excellente façon de promouvoir une alimentation saine tout en impliquant les élèves dans un projet écologique et éducatif.

Dans l’éventualité où les légumes viendraient à pousser pendant les vacances scolaires, l’école prévoit de faire don des récoltes aux familles de la communauté scolaire. Cela permet non seulement de partager les bienfaits du jardinage et de l’agriculture durable, mais aussi de soutenir les familles dans le besoin avec des produits frais et locaux.

Ainsi, ce projet va bien au-delà de la simple création de jardins. Il a un impact positif sur la communauté scolaire, l’environnement et la santé des élèves et de leurs familles. C’est un bel exemple d’engagement communautaire et de développement durable à travers l’éducation.

Reflection & Celebration

En posant la nouvelle structure du jardin, un élève de 8e année est venu spontanément m’aider. Maintenant grand et fort, il a pu soulever avec moi les cadres de métal et les mettre en place. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé quelque chose de profondément émouvant : ce jeune homme, aujourd’hui presque adulte, était dans ma classe préscolaire il y a dix ans. Ensemble, à l’époque, nous avions fait une sortie éducative au Home Depot pour acheter le bois nécessaire à la construction des premiers jardins.

Je me suis souvenu que lui et ses camarades avaient participé avec enthousiasme à tout le projet : ils avaient aidé à construire les cadres, transporté la terre à la main dans des seaux, semé les premières graines et arrosé les plants avec soin. Ce premier geste, posé par de tout jeunes enfants, a nourri des générations d’élèves depuis. Pas seulement à travers les fraises cueillies à la récréation, ou les salades partagées entre amis, mais aussi par tout ce qui s’est vécu autour du jardin : les échanges calmes, les confidences entre élèves, les moments de complicité, les souvenirs qui prennent racine dans la terre autant que dans les cœurs.

Ce jardin est bien plus qu’un projet scolaire. Il est un témoin vivant du passage du temps, de la croissance de nos élèves, et de la richesse que l’on récolte quand on sème avec le cœur.